ThinkfloydFORUM

Je me suis permis de copier/coller ta critique ici (si ça te dérange, dis-le moi que je l'enlève). Excellente critique, si après ça on n'a pas envie de l'écouter cet album !

Alors cette fois-ci, je vais vous parler de l'album de Pink Floyd, Atom Heart Mother sorti le 10 octobre 1970



Commençons par la couverture de l'album: on y voit une vache, Lulubelle III dans un pré regardant l'objectif d'un appareil. Le titre de l'album et d'une des pièces magistrale qui le compose a été trouvé au tout dernier moment par Nick Mason et Roger Waters, respectivement batteur et bassiste du groupe. Alors qu'ils feuilletaient les journaux du soir, ils tombèrent sur un article sur une femme qui avait accouché après s'être fait poser un simulateur cardiaque. Le morceau principal, Atom Heart Mother, est composé de 6 parties:
Father's Shout
Breast Milky
Mother Fore
Funky Dung
Mind Your Throats Please
Remergence
Ce morceau est partie d'une idée tout à fait génial: mélanger un orchestre symphonique et des coeurs avec une guitare électrique, un clavier et une batterie pour obtenir une minie symphonie rock avec des accents psychédélique. La partition originale a été écrite par les Floyd mais elle fut arrangée pour orchestre par Ron Geesin, accro de banjo et qui a fait un album avec Roger Waters, Music from the body.

Le début du titre principal de l'album, un morceau d'anthologie de 23 minutes 40, est une longue note tenu dans le grave. Des cuivres se superpose petit à petit et là c'est l'explosion du thème principal superbe, magnifique, avec un Nick Mason dans toute sa splendeur. Dommage que, suite à un problème technique le morceau n'ai pas été très bien enregistré! Après ce premier thème on entend un très mélancolique et très beau solo de violoncelle, puis le premier solo de guitare de David Gilmour qui va crescendo, très beau lui aussi et qui s'arrête soudainement laissant seulement l'orgue Hammond de Rick Wright résonner, il prépare l'entrée des coeurs. Une voix se lamentant se fait entendre dans une autre magnifique partie, puis une seconde se superpose, puis une autre, elles s'entremellent, se rencontrent s'harmonise dans une sorte de refrain 3 fois: la troisième marque l'entrée de la batterie comme pour vous signaler :"et oui, c'est du Floyd! magnifique hein?". Puis apparait le bon vieux groupe des 4 qui s'installe, laissant l'orchestre se reposer un instant dans un très bon solo de Gilmour, très Floydien avec des accents Jazzy mais c'est une pause messieurs-dames! Des onomatopés prononcé par les coeurs s'ajoute à cette joyeuse compagnie pour la remettre dans le droit chemin! Tout s'harmonise et le thème réexplose dans toute sa splendeur mais que se passe-t-il?! Qui a laissé monter le psychédélisme à bord? Toute les machines sont tout d'un coup déréglées comme dans un vaste chaos. L'orgue de Rick Wright évoque un coeur qui s'emballe, un poumon qui se dérègle. Une vaste folie ponctuée par des bruitages, des voix sorti de nulle part, du néant, comme dans un rêve, un cauchemar...
Mais nous allons bientôt en sortir...Tentant de nous sortir de ce coma, les cuivres se mettent à rejouer la partie du début pour relancer la machine, toujours symbolisé par Rick Wright et son clavier. Puis le coeur bat de nouveau, en d'autres termes "Remergence". Reprenons nos esprits: et le thème réexplose de nouveau, plus puissant que jamais, mais se ménageant tout de même pour la partie finale. On entend à nouveau ce fameux solo de violoncelle et là, tel une bombe atomique le thème de conclusion, accompagné de surcroit par le coeur, s'harmonise dans une pure et magnifique, sublime, emblématique conclusion. fin.

La seconde partie de l'album est composé de 4 morceaux. Le premier, If, est une très jolie chanson de Waters, construit sur un arpège, suivi à la fin d'un solo. Le second, Summer '68, un beau morceau de Wright est un classique des Floyd, accompagné de quelques cuivres pour le refrain. Parmi les 2 derniers on trouve le célèbre Fat Old Sun de Gilmour, magnifique: les couplets sont très tranquilles, posés. Le refrain évoque pour moi le temps s'arretant, à cause du fait que l'on entend plus la batterie. La fin du morceau est gratifié d'un très bon solo de guitare.
Pour conclure l'album, c'est un morceau psychédélique, pas très empreint de folie à la Syd Barrett, mais vraiment excellent qui s'offre à nous pour terminer ce génial album: Alan's Psychedelic Breakfast.

verdict: 9,5/10 un demi-point en moins à cause de la qualité de l'enregistrement mais je vous conseille vivement de vous procurer cet album si ce n'est fait!

Vas-y

C'est dommage ! Car cette version en quatuor a été beaucoup plus souvent jouée en public qu'avec l'orchestre et les choeurs, et on la trouve sur de nombreux bootlegs.
Et personnellement, je la préfère à la version officielle. Plus sobre, plus dépouillée (forcément), elle gagne en beauté. L'apogée pour moi se situe sur le 3ème mouvement, où Rick et David font eux-même la partie de choeurs en voix de tête. C'est beaucoup plus fluide que la chorale, et plus libre aussi, car c'est en partie improvisé.
Bref, si tu ne connais pas encore cette version quatuor, dépèche-toi de te la procurer ! Je te conseille celle de "Smocking Blues" (Montreux 1970), celle du Fillmore West de 1970 encore, ou celle qui est dans Total Eclipse, encore de 70. J'en ai une autre, de 72, dans "Stranger than fiction", une des dernières jouées, assez étonnante, et loin de l'album. C'est ça qui est magique avec le Floyd de cette époque, on découvre toujours les morceaux sous un jour nouveau !